Saint Nive des Aldudes

18 mai 2012

64 - Pyrénées-Atlantiques

Nive des Aldudes

axel33

Qu’est ce qui a changé depuis l’année dernière depuis ma dernière news sur Gobage ? Je suis encore parisien, toujours plongé dans le marasme de l’industrie financière. Lors de mon dernier billet, j’évoquais l’absurdité auxquels les jeunes diplômés et les jeunes actifs comme moi devait faire face. Force est de constater que rien n’a changé, c’est encore pire. Nous sommes un peu des Sisyphe, qui tous les six mois sommes obligés de remonter des rochers en haut de la montagne, rochers quand arrivé en haut un homme prend un malin plaisir à repousser tout en bas en glissant perfidement « C’est la crise, petit, c’est la crise ». Mais n’ayez crainte, ce n’est point l’objet de ma news, juste un fait qui me laisse penser, veuillez m’excuser pour la familiarité : « Mais putain, heureusement qu’il y a la pêche ». Je m’aperçois que, comme l’année dernière, la pêche est un exutoire bienfaiteur qui permet de souffler et de remettre l’esprit dans le droit chemin. Chaque printemps, j’effectue donc ce pèlerinage en terre sainte dans le sillage de saint Jacques de Compostelle afin de me plonger, moi et mon amertume, dans les eaux pures de la Nive. Il en ressort un axel33 brillant neuf prêt à tout éclater sur son passage, surtout quand il y a du fish. Et cette année, la providence m’a bien gâté. Ce mercredi, j’ai passé peut être l’une des plus belle après midi de pêche de ma jeune vie. Après une première journée difficile où j’ai mis du temps à me détendre, à évacuer le stress parisien, à oublier que à la même heure je suis comme une sardine dans un métro archi bondé qui pue, j’ai senti la purification m’envahir… La Nive des Aludes est vraiment une rivière de songe. Même sans activité des poissons, on prend un plaisir fou à remonter la rivière, à découvrir des nouveaux coins. Il faisait un temps superbe en plus, et quel bonheur de se poser sur un rocher au milieu du cours d’eau, à se laisser aller à scruter les sommets des montagnes basques. Mon appétit de pèche a surtout été comblé au coup du soir, un des plus beaux que j’ai jamais réalisé. Celui là même que vais vous décrire plus en détail. Il est 19h, quatre heures que je remonte la rivière et seulement trois truites de taille moyenne. Je suis tout de même heureux mais il me manque un petit truc pour être complètement satisfait. Il me faut un beau poisson, un truc qui vous prend un peu de soie en déboulant dans le radier, un peu de sensation quoi…Je décide alors de tenter le trou au cochon, spot que tout le monde connait et de ce fait, rarement libre. Petit coup de bagnole, j’arrive sur les lieux et grande surprise, pas de pêcheur et pour la motivation, des poissons en activité tout au long du parcours. Aller hop, trente secondes plus tard, je suis sur le coup et j’organise ma prospection pendant 30 mn. Je m’assoie tranquillement au bord de la rivière, petite Lucky et j’observe où sont les truites. Je repère sept poissons en activité. Aucune idée de leur taille mais la pêche promet d’être excitante. Je me rappelle chaque fois je suis sur le secteur des conseils du Man (http://intothenives.blogspot.fr/), un grand pêcheur local qui m’a appris les rudiments pour prospecter les Nives. J’entame le coup, premiers lancer travers pour peigner la fin du pool, deux trois passage, shlack ! Premiers poisson, ca se défend, ca saute un peu mais ca rend vite les armes. Un poisson de 30 cm. C’est plutôt bien parti ! Remise à l’eau, et je reprends les hostilités. Deux fishs actifs en queue de pool encore mais plus près de l’autre rives. Cependant, problème, des courants à sens multiples créent des dragages et les poissons refusent mon imitation. Ces petits malins continuent tout de même à gober. Pas envie de changer mouche, je remonte le pool tranquilement pour attaquer les bords de la grande paroi rocheuse. Dieu seul sait toutes les truites qui y sont cachées ! A ma grande surprise aucuns gobages, mes multiples passages laisse les poissons indifférents. Je ne comprends pas trop. Peut être que ces lascars connaissent plutôt bien la musique. J’attends un peu, je réfléchi. J’observe que sur un espace assez restreint les veines d’eau sont multiples. Il y a des petites retournes qu’il faut pêcher canne haute. Je m’exécute mais sans succès. Alors par énervement j’entame les matraquages systématiques en mode bucheron des veines d’eau. Au moins quinze posé par postes. Et, étonnant ca paye ! Micro aspiration, je ferre et belle prise de tension, le poisson fait un joli rush puis quelques belles chandelles. J’accompagne tranquilement sa fuite dans le courant et je l’épuise rapidement. 39cm ! Très belle panthère locale, je suis ravi ! Quelques tofs et retour à l’eau. Je reprend la pêche au même poste en réitérant le bucheronnage. Vlam, gobage bien sec, c’est pendu et ca pèse ! Chandelle monumentale, splof ! Le poisson est plus lourd et m’oblige à la suivre sans trop tirer sur la bdl. Je finis par l’épuiser calmement. Surprenant, le poisson est plus petit que le précédent, 37 cm mais bien plus massif et visiblement en très bonne santé, vraiment très content. Déjà comblé par ces deux prises coup sur coup, j’enchaine. Je suis vraiment surpris pas la config de cette pêche. Habituellement, un ou deux posé suffit pour faire monter le poisson s’il est en activité. S’il refuse, on n’insiste pas ou on change de mouche. Là, étonnant, en insistant dix à quinze fois, une belle finit par craquer. Donc allons y à cœur joie, bombardement de grise à corps jaune et deux minutes plus tard, nouveau pendu ! Et là le poisson sonde à bloc, pas de chandelle, je crois que je tiens ma plus belle truite. Soudainement, elle sort de son trou et déboule le radier, elle est assez lourde et prend bien le courant, je commence à flipper sur la résistance de mes nœuds, déjà mis deux fois à l’épreuve. En plus, mon moulin est monté à l’envers, donc pas de frein (pas mal celle là non ?…). Je finis par épuiser le fish après cinq bonnes minutes de combat. 40cm, je m’attendais à plus grand mais le poisson est très corpulent et c’est magnifique à voir. Très très heureux !! Quelques loupés, casses vont venir agrémenter ce magnifique coup du soir. Mais pas d’autres poissons. Je rentre vers 22H avec un goût de miel, j’ai eu ce que voulais. A bientôt les Nives pour une prochaine cure de jouvence.

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