sortie éclair

28 mai 2007

61 - Orne

Touques

vulgata

Sur Paris ce W.E, samedi, on pousse un peu plus à l’ouest pour une petite virée question de voir à quoi ressemble la Touques dans le 61. Un peu avant d’arriver et en regardant la carte routière je découvre que l’Iton est sur la route: allons jeter un coup d’œil en passant. En arrivant à un pont repéré sur la carte(eh oui sans GPS çà marche aussi), horreur ce n’est pas de l’eau mais du chocolat ! Les très forts orages subits la veille sur Paris ont frappé ici aussi : la palm s’annonce vraiment mal. Par contre, satisfaction concernant la configuration du cours d’eau , des nuées de petits sedges noirs, un panneau EHGO « haut-iton » je crois ; quelqu’un connaît-il ?(amont Chandray). Il est environ midi… Tiens, en passant, allez direction la Risle aussi, en aval de l’Aigle : couleur, pareil, et peu d’eau paradoxalement, et des panneaux partout, entrée interdite, pêche interdite… Allez direction la Touques, destination première, à l’aval de Gacé, parcours EHGO. Premier contact, début d’après-midi, eaux troubles seulement, ouf, niveaux pas trop élevés apparemment, et alors des éclosions de Mouches de Mai ; un régal pour les yeux que ce ballet de grandes éphémères, certaines vraiment énormes. Mais des gobages nenni ; j’ai eu beau chercher, arpenter, changer de coins : pas un seul gobage en vue .Milieu d’après-midi par contre, pas mal de voitures et de tocqueurs, mais aujourd’hui je n’ai pas envie d’engager conversation… Je cherche encore, y a des coins superbes, c’est encombré mais ce poste sur lequel je viens de tomber m’attire, et toujours aucun gobage depuis plusieurs heures ; je n’ai même pas sorti la canne ! Les mains dans les poches, j’observe ce courant relativement fort qui sort de ces frondaisons épaisses et vient s’apaiser dans un léger méandre, profond, large, avec une belle veine nourricière au milieu, bordée de mon côté par un haut-fond et de l’autre par une retourne flanquée d’une grosse branche échouée en son milieu : assurément un bon poste à truite. Il doit être environ 17 heures et le quart d’heure d’observation que je viens de passer assis au calme ne me permet d’observer autres chose que le mouvement incessant d’Ephéméra Vulgata ou de sa cousine Danica que je ne sais différencier. Ca sent le capot aujourd’hui ; mais je ne suis pas vraiment déçu car le spectacle est grandiose, je pense juste que çà aurait pu encore être mieux ! Alors retour à la voiture à 200m pour casser une petite croûte, une tomate, une terrine de canard sur de belles tranches de miche à la croûte épaisse et craquante, une canette de mousse, suivie d’une p’tite sieste. 18h30. Je vais quand même jeter encore un œil au coin précédent sans grande conviction. Pas tout à fait encore arrivé à mon poste d’observation, c’est bien une ride qui est en train de descendre et mourir en fin de plat, arrivant de l’amont caché par la courbure de la berge. Oh !? Réalité, hallucination, rêve ou quoi d’autre…La discrétion s’impose pour rejoindre mon poste d’observation. L’attente n’est pas longue : oui, il y a des gobages assez bruyants et réguliers là où le courant meurt, un peu sur le côté, juste en bord de retourne. Cinq minutes suffisent à s’assurer que le poisson est en poste et cueille la manne nourricière. Il est temps de retourner prudemment à la voiture chercher la 9 pieds et la boite à mouches. Quand à la taille du poisson, difficile à dire ; pas moche, mais de toute façon pas énorme mais un beau remous quand même… Retour sur le poste 5 minutes plus tard, à peine plus, en redoublant d’attention. Là, petite déception, plus rien, le calme est revenu…2 minutes passent, puis 5, puis10, et toujours rien ! Il n’y a donc pas d’autre solution que de « jeter » une mouche dans la zone localisée plus tôt, avec une discrétion de sioux. Descente, approche. Choix de l’artificielle car rien n’est prêt.(Re)confection ou non du bas de ligne à nœuds ? La fainéantise et le temps qui courre l’emporteront sur la raison. Le brin de 16 centièmes qui à déjà une sortie restera en place et accueillera, un peu plus court, une mouche de mai « maison », moche, , qui a quelques heures de vol, avec deux ailes en perruche et qui à bien du mal à flotter plus de trois lancers. Mais elle me parait pas mal. Une ou deux minutes passent encore et paraissent une éternité. Et toujours le calme plat. Alors, encore là « la belle » ou pas là ?…Il faudrait se presser un peu, le sablier pourrait bientôt se vider à jamais. Mais attention, se précipiter, non ; çà serait le meilleur moyen pour que tout tombe à l’eau ; s’il y a encore une chance je préfèrerais encore que ce soit le temps qui passe qui ai raison sur moi ! Alors, entre doute et espoir, on se prépare. Entre excitation et peur de perdre, on se motive ; il faut trouver à présent ce savant mélange, dosage de motivation, de calme, de concentration, de nécessité d’aller en avant ; mais attention, sans tomber dans l’excès de confiance. Bref l’efficacité qui parfois fait défaut a tout pêcheur aussi expérimenté soit-il. Moment crucial. Prêt, trois, deux, zéro, premier lancer… Un poil trop court et trop à gauche à l’extérieur de la veine magique, en plus la mouche avait dragué un peu ce qui avait contribué à l’écarter encore davantage de sa trajectoire idéale. Rien de grave puisque trop court ; donc confiance et moral intacts. Deuxième lancer un peu plus long, pas trop mal… mais rien. Espoir encore intact…Troisième lancer, il faudra qu’il soit encore plus long, sans tomber dans l’excès, avec un léger excédent de mou en bout de ligne pour éviter un dragage qui réduirait tout ces efforts à néant. Réussi : la mouche descend bien, longtemps, au bon endroit, sans dragage aucun…que cette dérive est longue, non, interminable…Ca va draguer c’est sûr…Elle vient de commencer imperceptiblement, le mou est totalement résorbé. Le moral va commencer à tomber dans les chaussettes, çà va être « foutu » : le geste, le lancer étaient parfaits à mes yeux , je ne pourrai mieux faire et puis elle ne doit plus être là… et c’est à ce moment que… floutch… elle a mordu… le scion s’est relevé sans hésitation, de 10cm, pas plus, la canne rapide a fait le reste : elle est « pendue ». Elle tire quand même un peu, je sens même deux coups de tête qui m’obligent à temporiser la remontée de la soie. Elle est bientôt à portée, sortie de l’APN à une main, l’emmener dans la zone calme et peu profonde à 2 ou 3m . Quelques flasches plus tard, décrochage ; elle a presque engamé profond mais pas trop, c’est les trucs que j’aime pas .Mais l’imitation sort facilement, bien aidée c’est vrai par l’absence d’ardillon. Rapide passage du côté du porte moulinet où l’avant dernier repère tracé indiquera un presque 30cm. Pas si mal finalement, je suis satisfait. Je décide de remonter un peu la rivière, c’est peut-être la bonne heure et qu’un début… Mais rien d’intéressant malgré les mouches de mai ; à part une petite bien visible de 25cm à tout casser, aucune activité ; je la laisserai manger tranquille. La fréquence des mouches de mai s’espace et s’arrête. Elles font place à de nombreuses éphémères de taille moyenne et quelques tricoptères qui laisseront les truites totalement indifférentes. Il est tard, çà sera fini pour aujourd’hui. Il va falloir revenir à la civilisation… Finalement, je trouve que j’ai bien sauvé les meubles.

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