L’hiver et ses news… Nous arrivons à une période ou les températures ont largement chuté en Bretagne. Dix heures du soir, j’ouvre une dernière fois la porte d’entrée, le ciel est parfaitement dégagé pour voir les étoiles, pas de doute demain on va se les cailler. Sept heures, le réveil sonne et il faut se lever car j’ai promis à breizh d’emmener une soupe à l’oignon. Je vérifie une dernière fois, le matos, les polaires, bonnet, casserole, bol gruyère, réchaud tout y est. Arrivé sur les lieux pas un chat, il fait toujours aussi froid, mais l’envie de toucher un brochet est plus forte que tout. Nous remontons le halage jusqu’à trouver les premières chasses… Ils sont là, fidèles, Jean Pierre m’indique à quel endroit il a vu le dernier remous. Le premier lancer ne sera pas le bon puisqu’il finira dans l’arbre, le deuxième un peu mieux mais rien, l’eau est vraiment claire et le poisson a dû nous voir, sans doute. Jean Pierre attaque une berge qu’il aime bien, deux trois strips et bing un brocheton vient de cogner dans la mouche. C’est fou comment un poisson de 40 cm ose donner un coup de gueule pour intercepter sa proie. On continue à rentrer dans l’eau, à force de ramener et de lancer nos soies, cette fois ci nos mains sont mouillées, pas grave. Je caille en pensant à cette soupe, courage il faut tenir ! Dire que dans le sud ouest, le week end dernier les gars pêchaient en t-shirt de beaux brochets, c’est injuste mais c’est ainsi. Nos mains sont rouges et mes chaussettes trempées ! Malgré les fonds sombres, l’eau est d’une incroyable clarté et de temps en temps nous voyons un de ces poissons à dents partir sans avoir eu le temps de l’observer. L’appareil photo entre les dents, j’avance toujours plus loin oubliant que maintenant il neige. L’eau glacée comprime mon waders, j’ai 20 cm de marge et il ne faudrait pas que je m’enfonce un peu plus sur ces fonds tourbeux. Trop c’est trop à un moment nous sommes tout les deux gelés et décidons de retourner à la voiture nous réchauffer. Un petit rayon de soleil vient timidement rayonner sur le canal. Mon compagnon et moi nous frottons les mains à l’idée d’avaler une boisson chaude. Une fois les bols sortis, la casserole sur le réchaud, je cherche le briquet pour allumer le feu. Chose que nous ne trouverons jamais….. On aura tout essayé l’allume cigare, souffler sur du papier pour avoir une petite lueur rouge dans l’espoir d’allumer le feu, nous en restons là, je l’ai oublié ! Nous partagerons un morceau de pain et de jambon pour calmer notre faim. L’après midi Jean Pierre va faire bouger quelques poissons, sans pouvoir les accrocher. Un streamer trop grand, une eau trop froide, des poissons trop petits, un repas léger, bref la pêche est compliquée. Pour finir il tentera sa dernière chance sur cette partie du canal. Le spot abrite un petit malin, il y a quinze jours nous avions eu le plaisir de le voir sortir, oh il n’est pas bien gros un peu plus de 50 mais assez pour faire une photo. Comme la dernière fois le scénario est identique, le lancer parfait, l’homme concentré, la mouche descend et ondule tranquillement, le brochet sort des herbiers en quelques secondes et vient taper violemment l’intrus… La canne se plie, puis de nouveau raté! Le pêcheur heureux d’avoir pu, une fois de plus observer ce spectacle, rentra dans sa voiture gelé! Merci à toi breiz de me faire vivre ces aventures glaciales. Fabien
