Tchéquie

22 août 2006

République Tchèque

Otava

alain

Tchéquie : Rivière Otava…du 10 au 17 août 2006 Merci à tous qui avez pris la peine de faire part de vos observations après lecture du récit de mon séjour en Slovénie. Je ne parviens pas encore à slalomer efficacement entre les différentes cases de « Gobages » pour réussir à répondre à ces remarques, sans doute devrai-je fréquenter le site plus assidûment…Voici la suite de cette quinzaine en Europe centrale. Après avoir terminé la semaine en Slovénie, j’ai enchaîné avec une semaine en Tchéquie sur l’Otava, rivière qui coule en Bohême, au sud-ouest de Prague, très proche de la frontière de l’Allemagne. Le séjour a été organisé par la même agence de voyages de pêche française. Après avoir franchi la frontière slovène , le GPS reprend ses couleurs en Autriche et en Allemagne mais redevient plus vague en Tchéquie… Les indications fournies par le voyagiste me permettent malgré tout d’arriver facilement à bon port en fin d’après-midi. Je suis immédiatement accueilli très chaleureusement par le sourire de Jano et celui de Jana son épouse. Première surprise, tous les deux s’expriment parfaitement en français… Installation à l’étage dans une chambre très confortable et en route vers la rivière que j’atteins après avoir traversé le magnifique jardin verdoyant de Jana, puis la petite route qui le borde. Une centaine de mètres pour y parvenir, Jano m’accompagne, comme il le fera chaque jour suivant… Seconde surprise, la couleur de l’eau… « rouge thé très infusé ! » qui me fait penser à la Sioule, mais en plus rouge et translucide. La rivière, large d’une vingtaine de mètres, coule vigoureusement parmi les blocs de pierre qui produisent de nombreux bouillons d’écume et ménagent des calmes constituant probablement des postes d’affût pour les truites. Immédiatement Jano m’explique les particularités de « sa » rivière : eaux rapides et agitées pour la partie amont, fonds garnis de pierres anguleuses fournissant un abri à des truites naturelles et très nombreuses ; rougeâtres dans une eau rouge, difficiles à distinguer, ces blocs sont également des pièges qu’il faudra éviter en se munissant sagement d’un bâton de wading (qui se révèlera un accessoire très utile par la suite). Nous sommes à 700 mètres d’altitude et une fario de 25 à 30 centimètres est un beau poisson, très vigoureux et magnifiquement coloré de jaune, comme une truite auvergnate ! Dans la partie aval, la rivière s’élargit, le cours s’assagit, le fond est formé de galets et les farios cohabitent avec les ombres… Je vérifierai tout cela les jours prochains. Quand l’heure du repas arrive, c’est au tour de Jana de montrer ses talents ! Virtuose du fourneau, elle me surprendra à chaque repas par sa cuisine généreuse ( ah ! le feuilleté aux cèpes ou le kralik -lapin- aux girolles cueillis dans la forêt…) servie avec bonne humeur et souci du détail : une artiste… Une bonne nuit, dans un silence irréel pour le citadin que je suis, un coq voisin qui n’est même pas matinal, des oiseaux discrets, le petit déjeuner avec les confitures maison, et…à la pêche ! Jano a préparé pour la semaine un programme qu’il adaptera selon les circonstances; connaissant parfaitement chaque roc de son Otava, la tenue et le comportement des poissons en fonction du niveau (un canal de décharge en amont du parcours régule le débit de la rivière en fonction de la pluviométrie) , il me conduira avec précision exactement là où il faut être… Le premier matin, il n’y a qu’à traverser le jardin et la petite route pour m’installer face à l’échelle graduée, au bord de la « piscine » (quelques pierres disposées en digue forment un calme de quelques mètres carrés) et très vite c’est la première fario, joliment dorée et tachetée de points rouge vif… Une dizaine d’autres poissons – tous remis à l’eau, bien sûr, sous l’œil attendri de Jano – suivront, avant la pause déjeuner. Toutes les autres demi-journées se dérouleront selon le même schéma : réveil par le tardif chant du coq, préparatifs divers, contrôle du matériel et embarquement dans « l’ Espace » que Jano a très astucieusement aménagé pour nous transporter vers le lieu choisi. Arrivés sur place, après avoir scruté tous les signes, mystérieux pour moi, mais qui renseignent Jano sur l ‘état de la rivière, il me conseille de m’installer ici ou là, d’explorer cette veine d’eau qui n’a l’air de rien, de passer et repasser le long de cette bordure, avant de s’éloigner pour me laisser pêcher seul ses truites. S’il y a un ralentissement dans le rythme des captures (qui ne sera jamais effréné) il me conseille une autre mouche que ce petit cul de canard qui se noie trop souvent… : « Un bon palmer, Alain, n°12, 14 à la rigueur. La couleur ? Gris, gris et gris… ; noir clair si tu préfères … », et ça marche ! « Pêche dans la ligne de bulles…elles sont toujours là …», et c’est vrai qu’elles y sont ! « Essaie une mouche à ailes…grise ! », « Pas la peine de pêcher trop loin, elles sont sous les pierres et ne te voient pas… », « Laisse bien dériver ta mouche en aval… »A chaque succès, le grand sourire de Jano, heureux de me voir réussir à tromper ses farios en suivant ses conseils… Les jours ont passé trop vite au bord de l’Otava et rien n’a jamais semblé pouvoir entamer la bonne humeur de Jano. Les canoës eux-mêmes le laissent de marbre, sauf bien cette escadre Hollandaise venue faire naufrage juste sur notre superbe bordure, et dont l’amiral se mit à patauger de long en large sous une bordée de jurons, avant de rembarquer sans un mot d’excuse… (« C’est pas comme les Tchèques ! Eux, ils ne passent jamais devant toi, toujours derrière !!!) De retour au lodge, la complicité et la bonne humeur de Jano et Jana autour des petits plats qu’elle a mijotés en attendant notre retour, nous ont fait passer des soirées toujours trop brèves. Des anecdotes, des souvenirs échangés dans une ambiance chaleureuse…Une expérience très agréable, d’une richesse que je n’osais espérer, et l’envie d’y retourner !!!

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