Tout est bien qui finit bien.

15 juin 2008

19 - Corrèze

Dordogne

fly.only

C’est par un changement de programme de dernière minute que commence notre sortie d’hier. Un problème de garde d’enfant, la météo prometteuse m’ont forcé à avancer cette partie de pêche d’une journée. Vers 12 h 30 j’appelle Stef@ avec lequel je dois aller faire un tour à la truffe pour lui signaler le changement de programme. Celui-ci est séduit par l’idée de faire une descente « à l’arrache ». Je passe les détails techniques, à notre arrivée, la Dordogne roule un petit 200 m/s. Il nous en faut plus pour nous décourager. Nous positionnons les véhicules et au moment de partir Stef me fait remarquer que j’ai un boudin un peu dégonflé. Mince, je sais que j’en ai un qui a une fuite minime mais là, c’est l’autre qui perd et pas qu’un peu. Pas grave, j’ai la pompe, il me suffira de le regonfler de temps en temps. Au bout de 80 m de descente, deux beaux ronds devant un arbre. Je les pêche en passant n’ayant pas le temps de m’arrêter. Par contre, je les signale à Stef. Je me rends sans plus attendre au premier banc d’ombres qui gobent avec avidité les poussins qui défilent. Mais je dois me poster dans un remous puissant et même le parpaing qui me sert d’ancre est impuissant pour lutter contre le courant. Elle est vraiment haute ! Plus haut, j’aperçois Stef qui bataille contre les branches. Le petit bruit de fuite d’air me rappelle qu’il faut que je regonfle mon boudin… Stef arrive et m’explique qu’il s’est planté dans la bordure, que ses deux cannes sont passées à l’eau. Qu’il en a récupéré une car elle flottait mais que l’autre pendouille à une branche accrochée par la soie, la canne trainant dans l’eau. Il faudra la récupérer ce soir. Mais le voilà avec sa seule canne à brochet. Les ombres gobent bien mais impossible de pêcher ce poste. Je décide d’aller voir plus bas. Nous pêchons une belle bordure à brochet sans succès mais à l’aval, en pointe d’une île, des ronds attirent notre attention. Avec une averse qui approche, les mouches dérivent et les museaux crèvent la surface. Stef prend les poissons les plus en aval et je tente de bien me positionner en tête de courant. Malheureusement, mon parpaing roule sur les galets et j’ai du mal à bien me positionner. Par miracle, le bateau s’immobilise dans ce courant violent. J’ai quelques poissons à portée, on ne va pas faire la fine bouche. Premier passage avec un poussin : rien. Une émergente de sedge décide un ombre qui se décroche au pied du bateau mais cette mouche laisse les autres indifférents. Le boudin continue à se dégonfler d’autant plus vite que faute de soleil sa température baisse. Aller, je change de mouche et je le regonfle. Un sedge, gros remous, ça bataille ferme. La truite reste sur place et ne veut pas revenir. C’est un beau poisson d’environ 40 cm. Putain, pas le temps de la prendre en photo, il faut que regonfle. Je commence à pomper et là, un méchant bruit de déchirure se fait entendre : deux sangles viennent de lâcher. Le boudin se retourne et me voilà sur un pontoon qui penche sévèrement d’un coté, attaché à une ancre qui l’enfonce encore plus au milieu d’une Dordogne à 200 m3 et à proximité d’un rapide plus qu’impressionnant. Mon sac baigne dans l’eau surtout la partie avec le portable, le portefeuille et les clés de la voiture. Pas de panique : 1) le bonhomme donc enfile rapidement ce gilet de sauvetage 2) le matos, on attache tout ce qui traine 3) virer cette ancre mais ça va pas être simple car je n’ai pas de couteau et pour défaire le nœud il va falloir que j’aille du coté où ça penche. Bref, j’arrive à larguer l’ancre et les 20 m de corde et me voilà à essayer de ramer sur une embarcation penchant dangereusement. Stef est mort de rire de me voir patiner en crabe. J’arrive tant bien que mal à regagner le bord. Je m’échoue lamentablement dans une bordure de platanes plus qu’encombrée mais une fois que j’ai cramponné une branche, je sais qu’il ne peut plus m’arriver grand chose. Comme pour nous narguer, les truites continuent à gober tout ce qu’elles savent mais hors de notre portée désormais. Notre partie de pêche « à l’arrache » a du plomb dans l’aile. Le reste de la balade de fera à pied ou à deux sur le petit pontoon de Stef lorsqu’il n’y a pas trop de courant. De retour à la voiture placée à l’aval, nous chargeons le bateau et élaborons des stratégies fumeuses pour récupérer le matos oublié en route. Pour la canne à Stef, il ira à la nage harnaché des deux gilets de sauvetage et attaché par une corde que je tiendrais depuis le bord. Quant au bateau, avec la corde, on devrait en en bavant un peu arriver à lui faire monter le talus de 3 m de haut qui le sépare de la route. Malgré tous nos efforts pour repérer la canne, il nous faut nous rendre à l’évidence, elle ne pendouille plus après la branche. Le courant aura été le plus fort. Stef n’est pas mécontent de ne pas avoir à prendre un bain mais regrette déjà sa petite 8′ soie de 4. Nous descendons un peu la rivière pour mieux voir l’endroit où elle était accrochée. Environ 100 m çà l’aval il y a deux arbustes immergés qui dépassent sur une plage. Par acquis de conscience, Stef va y jeter un œil. Et là, il aperçoit le bout de sa soie qui est accroché à une brindille. Il tire et récupère sa soie. Le nœud du backing a tenu. Je l’observe faire une pelote de fil avec la soie et le backing. Il ne sait plus s’il a bien attaché le backing au moulinet. Et là, comme par miracle, la canne qui naviguait dans le courant remonte et apparait entre les arbustes. Tout a tenu, il ne nous reste plus qu’à défaire les nœuds et aller récupérer mon pontoon. Il nous faudra bien 10 minutes d’efforts en pleine nuit pour hisser le bateau sur le route. Le talus est escarpé mais nous sommes surtout au milieu d’un vrai dépotoir recouvert de ronces à tirer un bateau dont un boudin dégonflé est rempli d’eau. Une fois le matos chargé, nous sommes soulagés. Nous sommes passés à coté d’une très belle partie de pêche pour des problèmes techniques. Lorsque l’eau est haute, il ne faut rien négliger du tout. La fixation des cannes, l’étanchéité des boudins, la solidité des sangles, la taille des ancres etc.. tout doit être parfait sous peine de se mettre en danger. Cela devrait nous servir de leçon et nous laisser de bons souvenirs. Promis Stef, cet aprem, on va aux truffes, c’est moins dangereux. Fred

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