Malgré la présence significative de mouches, l’activité de surface des poissons n’était pas très importante hier sur mon secteur. Malgré des tentatives en noyée et en nymphe tout aussi infructueuses, il a fallu que je me rabatte à regret vers un spot à brochets. Je suis accuilli par une nuée de moustiques voraces et assoiffés de sang et une superbe chasse. Déjà, l’orage gronde au loin. A l’impact du stream sur l’eau, le prédateur à fait demi-tour dans un remous impressionnant. Il fond sur la mouche et je ressens le choc quasiment instantannément. Je lutte de toute mes forces pour retarder le ferrage mais je finis par craquer et lui assène un violent coup. Le combat est satisfaisant vu les 25 cm d’eau. Mais je te connais toi. Je t’ai déjà pris il y a trois semaines. Ah, le nokill, ça a du bon. La mouche est plantée sur le bord de sa gueule. Mais avec la pince et une seule main, j’ai du mal à l’enlever. Il faut que je pousse la pointe de l’hameçon pour la retourner. Mais c’est près de cette belle quenotte. Si le brochet bouge, mon pouce est mort… Aïe, « ton pouce est mort pauvre nase, ça t’apprendra à venir m’embêter toutes les semaines » semble-t-il me dire alors que je le prends en photo. L’animal tient sa vengeance. Au loin une ablette tente d’échapper à son pourvuisant et les éclairs se rapprochent. Bon tu arrives sur la chasse, il faut être attentif. Posé sur le poste, en plein sur une feuille. C’est bien ma veine. Je strippe de plus en plus vite pour détacher la feuille qui surfe en surface. WRAOUFFF! Ce n’est pas une loutre mais bien un brochet qui a pris comme au popper. Il a tout avalé, la feuille, le streamer, le curé et sa soutane. Il est moins gros mais se bat bien. Allez, il me reste deux ou trois lancés avant d’être foudroyé. Un remous au bord, un autre prédateur a bougé en direction de ma mouche. Mais c’est bizarre, j’aurai déjà du ressentir la touche. Suivrait-il? Deux strips plus loin un énorme remous englouti ma mouche. C’est une très belle perche. Ma plus grosse. Photos au flash à moins que ce ne soit les éclairs. Il faut partir. Dommage, en une peite demi-heure, je n’aurai prospecté que 75% du spot. Le pouce en sang mais heureux, je rentre à la maison.
