C’est parti ! Dans quelques heures nous serons, moi et mon épouse, en Corrèze, dans la maison familiale. Pas de pêche de prévue en ce vendredi, il faut d’abord s’occuper du près qui nécessite quelques heures de débrousailleuse. Il est toutefois bien question de passer quelques heures au bord de l’eau ce weekend. Je suis un peu anxieux… les débits ont baissé et la Dordogne doit être pêchable, mais le temps du weekend n’est pas au mieux… sur la route vers Entraygue, le Lot se teinte sérieusement, je commence à me faire à l’idée que la canne à mouche ne sortira peut-être pas. La Truyère un peu plus loin est tout à fait claire… bon, il me reste une chance. Le lendemain matin, direction Argentat pendant que l’herbe coupée sèche. Du pont, on voit quelques poissons, mais aucun gobage à l’horizon. Le pro du coin m’indique que le no-kill d’Argentat ou de Beaulieu sera sans doute là où les chances seront meilleures. J’opte pour celui d’Argentat, pas trop le choix en fait. Une fois dans l’eau, pas mieux… je passe en nymphe, avec quelques regrets, et surtout pas beaucoup de succès. J’apercevrai quelques gobages loin, trop loin ; le débit, un peu plus de 100 mètres cubes, ne permet pas de s’avancer suffisamment pour les atteindre. Et l’heure du déjeuner arrive et mon épouse revient me chercher avec une cousine, direction un petit restaurant en bord de rivière. Le repas se passe, et nous arrivons au café… du coin de l’œil, j’aperçois un rond… mon épouse qui est bien en face ne l’a pas raté non plus… elle guette ma réaction… bon quoi, ça arrive « un » gobage… j’explique à notre invitée en quoi consiste un gobage, et que s’il s’agit d’une truite ou d’un ombre en activité, il devrait sans doute y en avoir un autre au même endroit dans peu de temps… re-gobage… nous discutons un peu pêche et entomologie, le café est maintenant terminé, les ronds commencent à s’intensifier, les oiseaux s’en mêlent et semblent se gaver d’émergentes à la surface de l’eau. Pas un insecte volant encore en vue. Je ne tiens plus… et donc je m’excuse poliment auprès de mes convives pour aller renfiler mes bottes et rentrer dans l’eau, une éclosion comme celle-ci, ça ne se rate pas ! Je monte ma ligne, si seulement je ne l’avais pas défaite !… et hop, premiers lancers… blop, mon émergente d’éphémère se fait gober, mais mon retard au ferrage me sanctionne et je manque le poisson. Je pense avoir la bonne mouche mais les poissons sont méfiants, bien présents mais méfiants, et je m’applique un bon moment avant de revoir un poisson monter. Ca y est, ma mouche est gobée, ferrage instantané et je sens la ligne tendue. Le poisson semble joli, pas énorme mais joli, et il profite du courant. Je ne veux pas le perdre celui-là, c’est le premier de la saison en sèche ! je prends mon temps, et un superbe ombre vient s’échouer dans ma main. Il fait bien ses 30 cm. Je suis aux anges. Je le contemple, une rapide photo et il repart à l’eau. Les éphémères sortent maintenant de l’eau et je change mon émergente pour un imago le plus ressemblant. 3 autres petits ombres viendront gober ma mouche avant qu’il soit l’heure de repartir et d’aller ratisser l’herbe… fichue herbe ! Pas le choix, demain il pleut et ce sera trop tard. Le lendemain, nous prendrons le chemin du retour un peu plus tard que prévu, après une petite sortie de l’après-midi qui sera récompensée par de jolis gobages et 2 truites dont une de 30 ! Pas exceptionnel sur ce parcours, il y en a de bien plus grosses, mais à cet instant je félicite intérieurement la gestion exceptionnelle de mon association qui nous offre de beaux parcours sur lesquels de tels poissons sont fréquents et où le plaisir est bien souvent au rendez-vous. Sur le trajet retour, je pense déjà aux prochaines vacances, et nous décidons avec mon épouse qu’une semaine ici au mois de juillet serait plus que bienvenue…
