Le pêcheur enfile ses waders, puis entre dans son float tube,…, et rentre dans l’eau en marche arrière… Une fois dans l’eau, il palme et essaye d’avancer. Et là, oh surprise, il n’avance pas, mais recule !
Comme on le voit sur la photo à gauche, un float tube (ou belly boat) c’est une grosse bouée de forme circulaire ou en fer à cheval (on dit alors qu’il est en U), ou en V. Nous examinerons plus loin les avantages et inconvénients de chaque type d’embarcation.
Sur la grosse bouée, le fabricant fixe une housse protectrice en matériau synthétique (du cordura le plus souvent) et quelques poches pouvant permettre au pêcheur de ranger tout le matérial qu’il désire embarquer. Pour la sécurité, l’arrière de l’engin est le plus souvent de couleur orange fluo et peut éventuellement réfléchir la lumière.
Ca sert, bien sûr, à aller sur l’eau. Mais pas n’importe où. Le plus souvent, on l’utilisera en lac (réservoir dans le jargon moucheur). Mais certains pêcheurs américains les utilisent dans leurs springcreek larges et profond au courant modéré,où la marche dans l’eau (wading) serait dangereux (profondeur et consistance instable du fond) d’autres vont même jusqu’à l’utiliser en mer (Méditerannée, bien sûr, mais aussi dans l’Atlantique).
Le pêcheur enfile ses waders, puis entre dans son float tube, attache et serre toutes les sangles prévues à cet effet, et rentre dans l’eau en marche arrière (pour ne pas tomber, car il a également enfilé des palmes). Une fois dans l’eau,il palme et essaye d’avancer. Et là, oh surprise, il n’avance pas, mais recule.: du fait de la position du corps, on ne peut que reculer ou marcher en crabe, en se penchant sur les côtés. En action de pêche, c’est gênant au début, mais on s’habitue vite au maniement de l’engin, et l’on se surprend même parfois à être plus content d’une manoeuvre réussie qu’on le serait d’un poser parfait. Car la pêche en float tube c’est aussi ça : le plaisir d’être dans l’eau, avec des palmes, et de pouvoir aller où on veut.
Pouvoir lancer vite sur les poissons repérés est appréciable. Seul un matériel adapté le permettra…
« L’étiquette » : être dans l’eau,c’est la possibilité de pêcher loin du bord…mais aussi de s’en approcher. Il faudra alors veiller à ne pas gêner les pêcheurs du bord, ce qui signifie rester à au moins 50 mètres d’eux. Bien sûr, ils ne lancent pas aussi loin, bien sûr on peut se dire que les arcs de réservooir ne sont pas assez futées pour s’éloigner à notre approche, mais il faut reconnaitre que c’est extrèmement agaçant de pêcher du bord avec un hurluberlu qui barbote en face de soi. Dans le même order d’idée, il faudra essayer de ne pas couper les dérives des autres pêcheurs (en barque ou en f-t).
Les autres contraintes sont d’ordre matériel.
La première est la sécurité : l’engin a une forte prise au vent, et il faut se sentir capable de l’affronter au retour (sur un grand lac ou en mer). Autant éviter de devoir lutter contre des vagues ou des courants trop puissants, ça n’est pas fait pour ça !
La seconde est que, ayant les pieds (palmés!!) dans l’eau en permanence, il faudra faire très attention lors de l’utilisation de soies plongeantes à conserver la ligne ajustée, sans quoi, par le jeu de la dérive, on peut facilement s’emmêler. De plus, lors de larécupération des soies, une partie s’emmêle sur votre plan de travail et une autre partie va dans l’eau. Avec une plongeante, cette partie se retrouve directement sur vos palmes…
On pourra également remarquer que le float tube requiert une condition physique minimale et que, même à vingt ans, acharné comme je suis, j’ai mal aux jambes à la fin de la journée !
Comme lorsque on pêche en grande rivière en wading profond, on aura tout avantage à choisir la canne la plus longue dont on dispose, c’est à dire en général 10′. Pour ce qui est de la soie, on n’est pas obligé de s’épuiser comme du bord avec une soie de 7. On aura tout intérêt à prendre plus léger, disons 5 ou 6. Et c’est là un autre avantage du f-t : pouvoir pêcher de gros poissons avec un matériel relativement léger, et profiter de l’absence de végétation pour lancer sans craindre l’accrochage.
Les soies seront décentrées, la discrétion du posé des DT n’ayant ici aucun intérêt. On peut se limiter à une flottante, mais si la journée est difficile, un jeu de soies plongeantes de différentes densités sera utile. Mais dans ces conditions, autant pêcher du bord…
Les conditions les pires : du soleil et pas de vent … gare aux coups de soleil !
La première distinction est entre les techniques ancrées et en dérive. On ne s’ancre que lorsque le vent est trop fort, et qu’on ne souhaite pas se retrouver loin de sa mise à l’eau initiale. Sinon, du point de vue de la pêche, cela permet d’être sûr de rester toujours au même endroit, par exemple si il y a un relief particulier au fond que l’on souhaite prospecter. J’avoue n’avoir jamais utilisé d’ancre, et je ne pense pas en utiliser, car on doit se prendre les palmes dans le filin, mais aussi parce que le poisson bouge souvent, et vite, et l’utilisation de l’ancre me parait incompatible avec cette traque (stalking) des poissons qui est pour moi l’essence du float tube.
Cette technique est presque toujours praticable, car même quand on pense que les poissons ne montent pas, il y aura presque toujours au moins une zone du lac où quelques poissons s’activent en surface en activité. Le jeu est de la trouver. Facile, vous avez un float-tube. 😉
NB : on aura avantage à utiliser des hameçons forts de fer, qui permettront de pêcher plus ou moins profond (en fonction du rythme de l’animation, et du temps qu’on lui laisse pour couler) , même si la mouche n’est pas lestée.
Toutes les pêches praticables du bord, avec les bémols cités dans les rubriques ci dessus. Pour moi, la pêche en float tube, c’est la pêche de surface.
Il existe essentiellement deux types de float tube. Ceux qui sont entièrement refermés sur eux mêmes (les ronds), et ceux qui ne le sont pas (en U ou en V).
La première différence est le prix : il est plus difficile de fabriquer une bouée étanche non circulaire qu’un modèle rond. Pour que cette différence de prix ne soit pas rédibitoire, il faut bien que les modèles ouverts aient quelques avantages. Le plus déterminant est la liberté laissée aux jambes du pêcheur. En effet, sur un modèle rond on est limité par le boudin qui passe devant soit, et cela peut gêner pour palmer, voire en action de pêche. Par ailleurs, ces modèles sont plus faciles à enfiler. On notera également qu’ils sont plus hydrodynamiques (le boudin retient l’eau et freine l’engin sur les modèles ronds), donc plus rapides et moins fatigant. A terme, on ne devrait plus trouver que des modèles ouverts.
Parmi ces derniers, on distingue ceux en U et ceux en V (les plus récents et les plus chers). Les modèles en V sont plus censés être plus rapides que les autres, car la forme de la bouée permettrait de fendre l’eau, comme l’étrave d’un bateau…
Encore plus fou que le f-t, le pontoon, sorte de petit canoé/catamaran adapté à la descente de rivière. Cette petite folie nous vient bien sûr des Etats Unis, mais ne rencontre pas (encore ?) son public en France. Gageons que ce type d’embarcation se rencontrera d’ici quelques années sur certaines grandes rivières comme la Dordogne.
Auteur: Nicolas Pariset