Originally posted 2014-02-13 00:00:00.
Une AAPPMA à la Une : La Gaule Alréenne
Une Association responsable La Gaule Alréenne, Par Denis Flyliner.
Sous l’impulsion de plusieurs amis pêcheurs à la mouche, l’idée est venue de faire connaître l’Association La Gaule Alréenne sur le site internet Gobages, en espérant vous sensibiliser sur son implication et son travail dans le milieu aquatique.
L’AAPPMA La Gaule Alréenne a la charge de la gestion et de la promotion « pêche » essentiellement sur le Loch et le Sal, deux rivières du Golfe du Morbihan et le Kergroix, rivière de la ria d’Etel.
La Bretagne étant une région très touchée par le remembrement, ses écosystèmes ont été mis à mal et sa diversité très diminuée.
Nous savons pour la plupart qu’il n’y a de politique « gestion pêche » avec poisson sauvage que si le milieu est viable. Peut-être pas parfait partout mais fonctionnel et indépendant dans son ensemble.
La Gaule Alréenne n’alevine plus depuis plus de 20 ans : cette façon de faire étant inefficace, ruineuse à terme et non conforme à l’éthique d’une association avant tout de protection du milieu aquatique.
Je pêche personnellement toujours avec en question :
« … le poisson que j’ai pris est-il bien sauvage ou au moins natif de cette rivière ? »
Pour m’entendre dire le plus souvent et avec discernement je l’espère :
« Oui, c’est plus petit qu’un truc machin portion, mais c’est le merveilleux résultat de ce fond de vallée…. » Un esthétisme naturellement parfait et supérieur aux multiples tentatives douteuses de l’homme.
Des hommes volontaires s’occupent, l’automne venant, de la bonne migration des poissons en dégageant les multiples obstacles qui jalonnent leurs parcours.
Et, ces résultats modestes pour certains à la vue de leurs mensurations a un prix : la reconquête du milieu.
Bien sûr qu’on entend à tout va des mots comme continuité écologique, des mots barbares comme « renaturation »…
Ces mots disent tout et rien. Alors oui c’est vrai, je le concède aux pessimistes, que la richesse de demain ne sera pas la richesse d’hier et qu’avant… c’était mieux.
Mais le constat est là, les rivières de la région d’Auray sont en partie défigurées par un « recalibrage » engendré par le remembrement, et une vision à court terme de la gestion des espaces naturels.
Ce prix me direz-vous est de combien ?
Pas grand-chose, hormis une implication physique dès l’automne le dimanche matin dans une ambiance conviviale, pour entretenir les parcours de pêche autorisés et valoriser les cours d’eau en favorisant la restauration de l’habitat piscicole. Ou toutes autres actions qui permettraient à l’association, d’une façon ou d’une autre, de mener à bien ses actions sur chantier ou d’amener plus de personnes à être sensibilisées au milieu aquatique et à la pêche en général.
Le Loch juste après la fin du chantier
J’ai déjà entendu que les AAPPMA font tout et n’importe quoi et qu’il vaudrait mieux donner les responsabilités à des organismes plus compétents.
Comme vous, je me pose la question de la légitimité et de la pertinence de certaines AAPPMA, mais qui fera mieux le travail ?
La Fédé toute seule, des techniciens… ?
Peut-être. Mais en attendant, ce sont les AAPPMA, et elles ont le mérite d’exister et de nous offrir une pêche pour tous.
Comme le microcosme de la pêche ne va pas changer demain, il ne nous reste plus qu’une solution : s’investir et choisir avec intérêt l’AAPPMA qui porte au plus haut les valeurs et actions de notre loisir préféré.
Le Loch 9 mois après le chantier, les invertébrés s’installent à foison tout comme les chabots, loches, lamproies de planer et vairons. Et les vandoises laissent place aux truites qui prennent leurs quartiers tour à tour. Les renoncules et les callitriches finiront les caches
Personnellement, je ne suis pas fan d’Internet mais, pour le coup, cet outil nous donne la possibilité de choisir à qui donner une partie de l’argent de la carte de pêche. Ce n’est pas beaucoup finalement mais si tout le monde a le clic engagé, alors ça pèse plus lourd lorsqu’une AAPPMA propose un no-kill par exemple à la Fédé.
C’est presque un vote, et entre nous bien plus constructif que le questionnaire de …
Quand je vois qui est finaliste au prix Charles Ritz, je ne m’étonne pas. Bravo à eux, ils le méritent. Je pense que La Gaule Alréenne aurait pu être dans la course au titre. Dans tous les cas, si elle avait participé elle n’aurait pas eu à en rougir.
Leurs travaux, ces dernières années, sont édifiants sur la saison 2012-2013 :
• La rivière le Loch a reçu des travaux de pose de blocs rocheux et de risbergues pour recréer des courants diversifiés et une accélération du courant, notamment en période d’étiage.
Résultat : le Loch a retrouvé sur 500 m un parcours très attractif pour les truitelles du ruisseau qui s’y jette.
Voir les résultats des pêches électriques 9 mois après les travaux.
Comme les trichoptères forment des grappes importantes sur le sol, cette première s’est laissée tenter par un subsedge. La deuxième est prise en sèche mais voyez comme son museau est aplati par sa chasse des gammares.
• Le ruisseau le Gouah Lanvel qui a vu son cours s’améliorer sur 800 m avec des zones de frayères et de grossissement, selon les secteurs.
Le moment du frai montre la bonne tournure du travail entrepris et des possibilités de migration.
Les ruisseaux pépinières sont entretenus pour que la ressource soit pérenne.
• La création d’un no-kill de 500 m pour les moucheurs sur la rivière Kergrois, avec notamment des travaux d’habitat piscicole.
Alors voilà, j’espère vous avoir donné un peu d’espoir sur la gestion future de nos rivières.
Leur travail est remarquable, on oublie trop souvent de le souligner.
Ils comptent sur nous pour être encouragés à continuer, merci à eux et merci à vous.
Le site internet de La Gaule Alréenne : www.lagaulealreenne.net