Originally posted 2014-03-28 00:00:00.
La pêche à la mouche : une approche parmi tant d’autres
Cette pêche nous offre une polyvalence non négligeable : la roulette, au fil, streamer, en tandem, en noyée, en sèche, etc. Bref, une multitude de techniques et la possibilité de pêcher un nombre infini de poissons.
Certes, maîtriser toutes ces techniques requiert une certaine rigueur et de nombreuses heures passées au bord de l’eau à glaner de l’expérience entre les échecs et les succès. Cependant, pour avoir du rendement, c’est sans doute une très bonne approche.
Et si nous parlions d’approche ? La mienne c’est la traque à vue. Pourquoi ? Pour répondre simplement, je dirais que le fait de voir le poisson évoluer dans son élément et espérer le leurrer est un challenge riche en enseignements. Et puis, qui n’a jamais eu le palpitant affolé en apercevant un poisson en poste ?
Bien sûr, cette approche demande une certaine rigueur, de la patience, un bon sens de l’observation et surtout d’accepter les échecs. Il faut sans cesse se remettre en question : discrétion de l’approche, mauvais passage, et angle d’attaque difficile sont des facteurs pouvant nous emmener à l’échec ou a contrario si les conditions sont réunies au succès !
Il faut apprendre à connaître sa rivière par cœur ; Autrement dit, c’est savoir où se postent les poissons, quand et comment ! Et on se rend compte avec l’expérience que certains secteurs sont plus productifs à certaines périodes de la saison et horaires durant la journée. De même, selon les niveaux d’eau, les postes des poissons peuvent varier.
Connaître sa rivière est un atout non négligeable, la mobilité dans ce type de pêche est primordiale. Si rien n’est dehors, inutile d’insister et passer sur un autre secteur. Ne pas hésiter à aller revoir un poisson plus tard durant la même journée car j’ai pu remarquer que certains poissons avaient des créneaux horaires assez fixes durant la période estivale comme, par exemple : de 11h à 12h et de 17h à 19h. Un paramètre également important est votre position par rapport au soleil, privilégier les bordures au soleil pour ne pas tomber nez à nez avec un poisson et le mettre en fuite.
Sur la berge, descendre une bordure au lieu de la remonter permet parfois de leurrer des poissons pouvant s’avérer difficile amont. C’est pas systématique mais j’ai déjà leurré pas mal de poissons sur un fameux NK en changeant carrément l’angle d’attaque, sans forcément ramper dans l’herbe !
Lorsque je pêche à vue, j’attaque le poisson à des distances raisonnables dans une fourchette allant en général de 2 à 10 m, parfois moins, parfois plus. Le principal est d’être suffisamment discret lors de l’approche pour surprendre le poisson. Anticiper les coups en changeant le lestage si c’est possible avant d’arriver sur le coup, afin de limiter au maximum les mouvements superflus.
Enfin, après une belle approche, la dérive et la présentation de la mouche doivent être quasi irréprochables pour mettre toutes les chances de notre côté, souvent on a tendance à changer de nymphe trop vite alors que c’est notre passage qui n’est pas bon.
Pour finir, au mois de mars pêcher avec du 16 voire du 18 centièmes n’est pas un souci, bien au contraire ça permet de brider comme il faut le poisson et de ne pas éterniser le combat. A contrario en période estivale, privilégier le 12 ou le 10 centièmes. Du diamètre du fil dépendra également l’immersion de votre nymphe et puis c’est plus discret à l’étiage ! Il m’arrive de pêcher en 14 lorsque je considère que ça peut passer, que le poisson concerné est de bonne taille et que des obstacles sont présents non loin !
Pas vraiment. Je pense qu’il ne faut pas se prendre la tête. Si vous avez un bas de ligne à votre convenance, continuez de pêcher avec. Par contre n’hésitez pas à allonger votre pointe. Pour ma part, elle mesure entre 2,50 m et 3 m. Pour les Pyrénées c’est largement suffisant.
En revanche, un bas de ligne élastique amortit considérablement les chocs lors des combats et permet aussi de pêcher plus fin. Sans faire de pub, je vous conseille vivement ceux de l’ami Nicolas Germain ou de Stéphane Bonnet qui sont fiables et de très bonne qualité.
Ne pas brûler les étapes, avant d’apprendre à pêcher à vue que ce soit en sèche ou en nymphe, il faut d’abord maîtriser le lancer et le poser. Pour ma part l’initiation n’a pas été simple car quand j’ai commencé seul, j’ai voulu apprendre plein de techniques différentes alors que je n’étais même pas capable de lancer proprement ma soie et présenter ma mouche correctement. Heureusement, j’ai rencontré de nombreuses personnes au bord de l’eau qui, avec le temps, sont devenues de très bons potes de pêche et à qui je dois beaucoup pour m’avoir permis de progresser rapidement dans les bases de la PALM : Patrick, Vincent et Jean Marc pour ne citer qu’eux. J’ai appris également que mettre la charrue avant les bœufs lorsqu’on débute est source de mauvaises habitudes que j’ai eu du mal à rectifier par la suite, mais avec le temps j’ai réussi à atteindre un panel de compétences non négligeables qui me permettent de tirer mon épingle du jeu dans de nombreuses conditions. L’acquisition de compétences est je pense en constante évolution. On apprend toujours au bord de l’eau de ses échecs et de ses succès. Repérer un poisson à bonne distance n’est pas chose aisée, une bonne vue fait la différence, combinée à un bon sens de l’observation. Ces compétences ne s’acquièrent pas en un jour, ni en une année mais sur le long terme ! Enfin, le partage dans cette pêche est pour ma part un fondamental et transmettre, si l’occasion se présente, à un novice, fait partie de ma vision de la pêche à la mouche.
La cuivre
Une nymphe efficace, qui est une bonne base pour constituer sa boîte. Je la monte en N°16 – 18 – 20 sur du TMC 100 ou des P100.
Le lestage :
– 2 ou 3 tours (plomb 0,15)
– 8 tours (plomb 0,10)
– Très plombé en H 18 avec tout le corps recouvert de plomb (plomb 0,15) + 4 tours devant au niveau du thorax superposé
Les pioupiou revisitées
Un montage avec du plomb peint, merci d’ailleurs à Tony pour ses précieux conseils ! Je les monte en N°14 – 16 – 20 – 22 sur du TMC 2488 ou des P300.
Le lestage :
– H 14 plomb 0,3
– H16 plomb 0,25 / voire du 0,3
– H 20 plomb 0,25
– H 22 plomb 0,15
Nymphe de sedge
Un grand classique classique. Je la monte en N° 14 en principe sur du TMC 2488 ou P300. Bien et moyennement lestée.
Nymphe Marabout
Nymphe redoutable que j’ai depuis pas mal de temps dans ma boîte, c’est l’ami Jérémy qui m’a montré ce modèle. Je la monte en N°14-16-20 sur du TMC 2488 ou P300.
Le lestage :
– 2 ou 3 tours de plomb (0,15)
– 4 ou 5 tours de plomb (0,15)
– Une dizaine de tours (0,10)
La Halinka
C’est ma mouche de prédilection, que j’ai mise au point après pas mal d’essais pour avoir une flottaison basse et visible. Le secret se trouve dans le dubbing et dans la façon de monter l’aile, rien d’exceptionnel en soi, à part peut être le dubbing ! La fiche de montage est d’ailleurs sur gobages : ici . Selon la taille de l’hameçon elle peut imiter les March Brown, Olives, les petites éphémères / Sedges, etc. Bref, une passepartout !
La Halinka version émergente
Comme la précédente, en version émergente pour truites difficiles et délicates.