Pêche Mouche

La pêche à vue en réservoir

24 août 2007

Je vous propose de découvrir une approche plus fine et plus élégante : la pêche à vue. Sous cette appelation, je sous entend toutes les techniques permettant de capturer un poisson en le voyant.

« Le réservoir, c’est une pêche de brute », entend on parfois dans la bouche de certains moucheurs pratiquant exclusivement en rivière. Même si cela peut être vrai, cela dépend essentiellement de la technique que vous mettrez en oeuvre : si vous pêchez au booby, ne vous attendez pas à être considéré comme un esthète, même si cette technique a aussi ses finesses.

Où et quand?

Le plus important est, comme toujours, de se trouver dans des conditions où la technique pourra être pratiquée avec succès.

Il faut tout d’abord se trouver sur un lac dont les eaux sont assez claires. Il faut également que ce lac ne soit pas trop grand, ou en tout cas que la zone prospectée présente un profil particulier : petite baie, zone abritée, bordure boisée etc. Ca donne confiance, et ce sont ces zones qui peuvent tenir des poissons au bord. Hormis le cas des parcours spécialement « conçus » pour cela (style Eclimont ou Sommedieue), les deux conditions précédentes ne garantissent pas de voir des poissons. Les bordures du lac devront être propices à l’activité des poissons : pas trop monotones, de profondeur variées, pourvues de végétation aquatique…

Il faut aussi bien choisir sa saison, et le temps. Comme on le verra dans la suite, on pêchera deux catégories de poissons : ceux qui trainent sur les bordures, et ceux qui croisent au large. Ces deux types de comportement seront essentiellement rencontrés au printemps et en automne, lorsque le temps est doux et/ou lorsqu’il y a des éclosions. Un temps relativement clair et pas trop venté aide considérablement pour le repérage des poissons, mais il est en général synonyme de pêche plus difficile…

Quels poissons? Le repérage

Les poissons de bordure:

Ces poissons sont les plus faciles à repérer et les plus faciles à attaquer. Typiquement, ces truites font soit le tour du lac, soit suivent un circuit relativement précis qui les amènent de temps en temps tout près du bord. Si on souhaite se consacrer à la pêche de ces poissons, le plus raisonnable est de faire le tour du lac assez lentement, afin de repérer les poissons au fur et à mesure. Il est conseillé de ne pas avancer trop vite, car le trajet des poissons peut être assez long. Il serait dommage de passer à côté de la « truite du lac » ! En plus, une prospection lente est gage de discrétion.

pêche à la mouche

Les poissons qui croisent au large:

Si des poissons sont visibles au large, c’est qu’ils sont près de la surface. On les repère bien souvent d’abord à cause des gobages, marsouinages ou autres remous qu’ils produisent. Une fois la zone d’activité identifiée, on peut parfois arriver à les suivre du regard ou à anticiper leurs trajectoires.

Le matériel

  • lunettes polarisantes, une casquette ou une visière : pour le repérage des poissons.
  • canne : plutôt rapide, pour pouvoir vite ajuster les poissons. Puissance 5 ou 6, c’est tellement plus agréable que les gros engins habituels.
  • pointe relativement fine : 16 ou 14, voire 12 pour les cas délicats (plein soleil, pas de vent…).
  • un bas de ligne précis et relativement long (autour d’une canne et demie en 9′, c’est à dire 4,5 à 5m).
  • une tenue relativement discrète

La pêche

Comme la pêche aux chiros, ou au streamer, la pêche à vue implique qu’on y consacre du temps : le pêcheur doit être actif, à la recherche du poisson, et s’il lance moins qu’habituellement en réservoir, il n’en devra être que plus concentré sur les quelques lancers qu’il aura à effectuer. En terme de nombre de prise, un pêcheur qui fera les bordures à vue un jour où les conditions sont réunies peut réaliser des scores étonants.

pêche à la mouche
Cette arc bien grassouillette s’est emparé d’une nymphe casquée sans se poser de question

Les poissons de bordure s’attaqueront principalement en nymphe à vue. Mais s’ils gobent, ne vous privez pas, faites les monter (j’ai de merveilleux souvenirs avec des mouches de la St Marc, sur une rive battue par le vent) . Le choix de la nymphe n’est pas crucial, sauf si vous parvenez à identifier très clairement ce que les poissons prennent. En général, je commence avec des modèles assez grossiers et lourds, style casque d’or. Si les poissons les prennent, je m’en tiens à ce choix. Sinon, c’est qu’ils sont plus difficiles. Il faut alors alléger les nymphes (présentation plus naturelle), choisir des modèles aux coloris plus ternes, et éventuellement diminuer la taille. Certaines techniques propres aux eaux calmes peuvent être utilisées : on peut par exemple poser sa nymphe au fond, et l’animer au passage d’une truite. Mais il faut pêcher des eaux très claires et être particulièrement proche du poisson.

Si vous êtes un accro du streamer, ou si vous avez envie de voir comment une truite suit et prend un leurre (à voir au moins ue fois) , vous pouvez également essayer. Il faut voir au moins une fois une truite qui 1) aperçoit le stream, 2) se met en chasse, 3) l’engame ou le rate et repart à sa poursuite. c’est très marrant !

Les poissons qui croisent en surface seront également pêchés soit en sèche, soit en nymphe.

S’ils gobent, choisissez la sèche, c’est tellement joli une truite qui gobe. Il y a alors deux cas de figure : soit les poissons sont parfaitement visibles (eau très claire et/ou poissons très proches de la surface) et il est alors assez facile de leur présenter la mouche au bon moment, soit on ne les voit presque qu’au momet du gobage. On peut alors soit pêcher en aveugle en laissant sa mouche flotter dans la zone la plus propice, soit (c’est le plus amusant et le plus gratifiant) suivre un poisson grâce à la forme de ses gobages (ou tout autre indice indiquant la direction qu’il a pris), et le prendre en lui présentant la mouche sur son trajet anticipé.

S’ils ne gobent pas et si ils refusent les sèches, on peut les tenter en nymphe : poser 2-3-4 mètres en amont de la trajectoire du poisson et animer quand il passe, ou bien, si on ne parvient pas à identifier un individu précis, mais qu’on est sur que le secteur est fréquenté par des truites actives, monter rapidement un train de deux mouches (noyée/nymphe) qu’on tricotera dans la zone est souvent une très bonne solution.

 Auteur: Nicolas Pariset.

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