Voyages pêche

Kamchatka : ombles de l’extrême orient Russe

15 avril 2005

Arrivée volcan Avachinsky

Présentation

La ville de Petropavlosk comprend plus de 250 000 personnes pour une population totale d’environ 417 000 habitants pour un territoire long de 1 500 km et large de 450, soit une superficie de 475 000km2.

Cette péninsule est restée inaccessible aux étrangers et aux russes non résidents en raison de ses installations militaires sensibles jusque dans les années 90.

S’y rendre pour pouvoir y voyager seul sans passer par une agence russe est difficile. Le Kamchatka est une zone frontalière et reste de ce fait très contrôlé. Il faut donc se munir d’un certain nombre de permis et consacrer plusieurs journées pour se faire enregistrer par l’administration russe locale ; une des plus coriaces et des plus corrompues; les derniers évènements tragiques l’illustrant de façon dramatique. Sans doute, les contrôles bureaucratiques vont- ils se renforcer. Le versement d’enveloppes est monnaie courante…

Se procurer tous ces documents est bien entendu un parcours du combattant si l’on ne parle pas russe ou si, au préalable, l’on n’a pas contacté une agence locale pouvant se charger des démarches. Des jours seront ainsi passés dans des bureaux au lieu d’être au grand air ! De même, certaines zones ne sont accessibles qu’avec un accompagnateur russe et après avoir obtenu l’autorisation du FSB (KGB nouvelle formule)…

Depuis une dizaine d’années, le tourisme se développe principalement autour des richesses naturelles; l’ascension des volcans ( la péninsule en compte une trentaine en activité), l’observation de la faune dans les parcs et réserves (27% du territoire est préservé) et bien sûr les voyages de pêche.

pêche à la mouche pêche à la mouche
Un kisutch frais monté et la « jungle froide » qu’on rencontre ici

Les eaux entourant la péninsule sont parmi les plus riches du monde. Un tiers des salmonidés du Pacifique s’y reproduisent dans les rivières et les fleuves.
Ces derniers contiennent 6 espèces de saumons; Gorbuscha( pink ), Keta (chum), Nerka ( sockeye), Kisutch ( silver ou coho), King ou chinook et le relativement rare saumon Sima ainsi que plusieurs espèces d’ombles, des arcs en ciel et des steelheads.

Ces dernières sont rares et peuvent être d’une taille supérieure à celle rencontrée en Colombie britannique. Leur remise à l’eau est obligatoire.
Les leurres utilisés pour toutes les espèces doivent être munis d’un seul hameçon sans ardillon.

pêche à la mouche
Depuis peu, des souches de cutthroat ont été découvertes dans le nord du territoire.

Il existe aussi des ombres vers le Nord de la péninsule.
Un salmonidé plus rare appelé « kamenets » en russe , ressemblant un peu à un petit taÏmen marbré vit dans les affluents du fleuve Kamchatka et atteint les 60 cm.

Les rivières sont innombrables et commencent à peine à être exploitées et un grand nombre d’entre elles n’ont jamais vu de pêcheur à la ligne encore moins à la mouche.
Les Américains ont pris les devants et se sont arrogés les parcours les plus prometteurs tout en finançant les équipes d’ichtyologues russes qui en étudient les espèces.

Je regrette que ces rivières soient ainsi privatisées et inaccessibles aux russes eux-mêmes… De plus l’usage de bateaux propulsés par des moteurs surpuissants me semble navrant dans un environnement aussi vierge de toute nuisance. Faut-il y voir un signe de la moyenne d’âge élevée des pêcheurs nords-américains, retraités fortunés des fonds de pension ne pouvant marcher plus de quelques centaines de mètres?
Ce type de pratique se rencontre hélas également dans d’autres pays, en Mongolie, par exemple, sur des rivières exploitées par les mêmes agences à des prix très élevés.

Quant à nous, nous ne nous doucherons pas tous les soirs dans un lodge aux draps blancs et nous allons descendre la rivière pendant une semaine, bivouaquant au gré des pools prometteurs. L’équipe russe comprend 5 personnes aux talents très variés. La cuisinière nous préparera de très bons repas tout au long de ce séjour d’une semaine de pêche.
Les russes fournissent en deux ou trois coups de cuillère au sens propre de quoi nourrir notre équipe…

pêche à la mouche
La météo est souvent maussade, pluie fine, brouillard ou ciel bas ponctué d’éclaircies sont la règle. Les températures sont douces autour des 15/20 degrés en journée. Les nuits sont plus fraîches sans gelée matinales du fait de l’altitude où nous nous trouvons.

La seule nuisance est l’abondance des moustiques qui s’abattent en l’absence de vent sur toutes les parties découvertes du corps. Et surtout je maudis ceux qui prennent un malin plaisir à attaquer en force mes mains et mes poignets lors d’un combat avec une belle pièce… Le soir et le matin sont deux moments difficiles. Les serpentins à l’entrée des tentes les chassent efficacement pour la nuit.
Une douche rustique est montée et permet de connaître les délices de l’eau chaude sur les muscles fatigués…

La rivière pêchée coule vers l’Océan Pacifique. Son cours est long de 70 km environ, elle possède un débit important et des eaux claires, les fonds sont composés de galets très propres. Aucune glissade n’est à craindre; le feutre de mes chaussures adhère parfaitement. La traversée des courants sera parfois plus hasardeuse dûe de la clarté trompeuse de l’eau et je me baignerai par trois fois. Qu’elle est fraîche!

La température de l’eau ne dépasse pas les 6 degrés, c’est pourtant l’été! Je ne quitterai pas mon collant polaire sous mon pantalon de pêche respirant…

pêche à la mouche
La partie amont et médiane de la rivière sont les plus agréables pour un pêcheur au fouet. Les pools se succèdent et on peut passer plusieurs heures sur l’un d’eux. Plus aval, la rivière s’élargit et atteint les 60 mètres de large. Les fosses apparaissent et le wading ne permet pas toujours de les exploiter. La progression par la rivière devient plus dure, nous obligeant à entrer dans les fourrés de saules inextricables et à patauger dans des fondrières aux allures de mangrove.

Le seul moyen de progresser sur la terre ferme est d’emprunter les sentiers tracés par les ours…

La péninsule du Kamchatka en abrite autour de 15 à 17 000, la seconde plus forte population mondiale inégalement répartie sur le territoire.

Leur présence se constate tout au long de la journée avec des rencontres surtout le matin et le soir. Nous en verrons parfois plusieurs fois par jour. Leurs traces sont souvent très fraîches de même que leurs fèces encore tièdes dans lesquelles ma main se posa plus d’une fois lorsque je voulus prendre appui pour sortir de l’eau.

Heureusement, ils fuient l’homme et les accidents sont rares. Nous serons parfois un peu tendus en progressant sur leurs sentiers chantant et sifflant pour nous faire remarquer et éviter d’en surprendre un.
Par deux fois, l’un d’eux fuira dans un bruit de branches cassées tout en faisant vibrer le sol… On se toise un bref instant et planté dans l’eau, on se sent soulagé en voyant l’ animal regagner la berge et s’enfoncer en sens inverse dans la lône menant à la rivière.

Les pistes ursines suivent les rives et possèdent des plongeoirs surplombant les frayères de saumons. Mon ami Patrice assista, un matin, à une leçon de pêche aux gorbuschas donnée par une ourse imposante à ses petits enfants.

Il était ravi d’ assister à pareil spectacle et de se trouver à plus de 100 mètres de la scène…

J’ai pu également admirer plusieurs fois le rare aigle marin ou pygargue de Steller à la recherche de saumons affaiblis. Le Kamchatka en abrite 4 500 ; 60% de la population mondiale actuelle.

Les poissons

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Les parties amont et médianes du cours d’eau hébergent les plus fortes concentrations de salvelinus malma plus connus sous le nom de dollie varden.
Mais il y a aussi des ombles arctiques « golets » en russe, et les distinguer des dollie s’avère plus qu’ hasardeux tant leur robe nuptiale sont similaires.

Cette espèce vient d’être récemment distinguée de l’omble arctique (salvelinus alpinus). Elle est capable de parcourir de très grandes distances en mer et les mêmes poissons peuvent ainsi visiter tout autant les rivières russes qu’américaines.

Sur la Kundjevaya, la taille moyenne est d’un bon 45 cm et nous allons en prendre en quantité. Une dérive sans touche est quasi impossible sur certains pools et ce sont souvent trois tirées sur une même dérive que l’on peut ressentir dans la soie et que nous nous garderons bien de ferrer. Des portions de la rivière peuvent contenir plusieurs centaines de malma et d’ombles dont on voit par intermittences les flancs argentés miroiter sur le fond.
Leur abondance peut vite énerver si l’on recherche en aveugle les autres espèces ou les plus gros individus.

Il ne faut pourtant pas croire que les stocks soient incommensurables; ces poissons peuvent provenir de plusieurs centaines de km à la ronde et visitent sans se reproduire différentes rivières avant d’en choisir une pour y passer le difficile hiver.

Nous prendrons des spécimens jusqu’à 68 cm qui une fois ferrés se révèleront de valeureux combattants sortant de la soie à plusieurs reprises et faisant souffrir les muscles des avants-bras.

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Le campement, et une belle fosse

Chaque jour, une éclosion d’éphémères de couleur brun rouillé se produit vers midi déclenchant des gobages discrets pendant une bonne heure durant.
De petits plecoptères jaune pâle très ressemblants d’ isoperla grammatica volètent également en nombre.

Je n’ai pas résisté durant cette éclosion quotidienne à pêcher en sèche et j’ai constaté que des poissons qui n’ont jamais rencontré de mouches artificielles sont sensibles à la taille et à la tonalité de l’artificielle employée. Une Guy de Ricard n°16 ou une imitation ailée seront préférées à un sedge en chevreuil sur n°12.

Je m’abstenais de faire draguer la mouche et je soignais mes dérives pour avoir le plaisir de voir les acceptations et les museaux des poissons crever la surface au ralenti.

De magnifiques poissons ayant peu de rivière de plus du kilogramme en 16/100 sur une canne pour soie de 6 ne se laisseront admirer qu’après une lutte intense. Afin de m’ épargner le bras droit, je me remettrai en 18/100 dès le deuxième jour. Je pris de cette façon 5 à 7 poissons chaque midi, une pause dans la journée tellement agréable avec une soie flottante et une canne plus douce…

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Déchargement et descente de rivière

Evgeniy, le guide russe pratiquait une pêche très différente ; il animait son rongeur miniature par saccades le faisant patiner en travers du courant mais enregistrait beaucoup de montées courtes et de décrochages. A 2 cannes, nous prendrons certains jours pas loin de 100 malma avec plusieurs poissons de plus de 60 cm en noyée au streamer, sans compter les gorbuschas pris sans les rechercher spécifiquement.

Nous pêchions 4 heures le matin puis 5 à 6 heures l’après-midi. Les soirées autour du feu de camp furent le plus souvent brèves et nous plongions dans nos duvets rapidement.

Nous utiliserons majoritairement des imitations de sangsue montées en lapin violet ou rose avec une tête de couleur orange ou rouge contrastant avec le corps.

Des tube-fly très brillants en angel hair rose ou en maraflash argent ou des streamers dans les mêmes matériaux s’avèreront également très prenants lorsque nous rechercherons les kundja ou les saumons kisutch.

pêche à la moucheNous rencontrerons ces derniers près de l’estuaire et il nous faudra pas mal de persévérance pour connaître le succès. Le gros des troupes n’est pas encore là et nous avons affaire aux éclaireurs.

Cela me rappellera la pêche du saumon atlantique avec de l’eau à la taille, de longues dérives et des temps morts sans tirée.

Ma soie de base, une teeny 300, possède une longue pointe plongeante à laquelle je fixais une queue de rat en 3 sections se terminant en 28/100. Je ne connaitrais que peu de casses sur des poissons, les décrochages étant plus fréquents.

Le Kundja et sa pêche

Un autre membre de la grande famille des ombles se rencontre sur cette rivière. Il s’agit de Salvelinus leucomaensis,appelé Kundja en russe.
C’est un omble migrateur. On le rencontre de la mer du Japon et de la mer d’Okhotsk jusqu’à la partie ouest de la mer de Béring. A ma connaissance, il n’existerait que sur la façade ouest du Pacifique nord. Il est assez rare au Kamchatcka , plus fréquent sur la mer d’Okhotsk.

Il peut vivre une dizaine d’années et peut atteindre le poids maximum de 11 kg. Cette espèce atteint sa maturité sexuelle dans sa troisième ou quatrième année pour une taille comprise entre 23 et 40 cm de longueur.
Il commence à remonter les rivières vers la deuxième quinzaine d’août sur Okhotsk et au Kamchatka.

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Un kundja okhotsk vu du dessus

Après la fraie, il reste en eau douce pour hiverner jusqu’au printemps et redescend par la suite en mer. Il se refait ainsi une santé à proximité des côtes et des estuaires durant l’été en dévorant des harengs, des lançons, des gobies et les juvéniles de saumons du Pacifique à leur entrée en mer. Il peut consommer une assez grande quantité de smolts de keta et de gorbuscha.

Les juvéniles passent 2 à 4 ans en eau douce avant d’entamer leur première migration. Ils remonteront alors en eau douce sans frayer afin de profiter des températures plus clémentes des rivières et pourront survivre au long hiver.

Le kundja est craintif et s’enfuit vers le large s’il détecte un être vertical. Je suis sensible à sa beauté; sa livrée tachetée lui confère une allure de panthère aquatique et un camouflage adéquat lorsqu’il se tient sur le fond pierreux des rivières. Il s’assombrit par mimétisme ambiant ou s’éclaircit sur des galets clairs. Frais monté de l’océan, il reste encore argenté.

pêche à la moucheSes tenues sont fonction de sa taille. D’après ma petite expérience, il affectionne les tenues profondes ; tête de fosse par exemple, s’il atteint ou dépasse les 4, 5 kg. J’ai pu voir fugacement des spécimens de 90 cm à 1m et plus sous plusieurs mètres d’eau ou le long de berges tombant sur des fonds conséquents en radeau, en dérive silencieuse. Sur de tels postes, les poissons sont difficiles à intéresser , ils se tiennent plaqués sur le fond, immobiles.

Leur capture est alors très difficile; lancer une soie à tête plongeante sans aucun recul me fut impossible avec ma canne de 9 pieds et j’ essayais sans succès d’une embarcation amarrée.

Les remous et autres tourbillons ne permettaient pas à la mouche de passer au bon niveau avec une dérive satisfaisante. Les pêcheurs au lancer connurent le même insuccès avec des cuillers beaucoup plus lourdes.

Plus petit, il se tient en bande d’une dizaine d’individus ou davantage surtout en lisière de la veine centrale et du courant moins rapide de bordure.

Il affectionne également la proximité des amas de troncs d’arbres et de branches d’où il peut surgir rendant sa recherche très excitante mais sa capture plus qu’aléatoire car, une fois piqué, il cherche à se réfugier sous les obstacles.

pêche à la mouche
Durant un précédent voyage sur un fleuve se jetant en mer d’Okhotsk, j’ai tenu pendant plus de trois quarts d’heure un beau poisson que j’étais parvenu à refaire sortir d’un arbre reposant en plein courant. Le croyant enfin rendu, à portée de main, il retraversa plein travers et alla se réfugier sous les branches du même obstacle situé quinze mètres en amont. Mon 38/100 ne résista pas une seconde fois aux tractions énergiques pour le contraindre à en ressortitr et je le vis quitter les branches immergées, le streamer étincelant à la commissure de la mâchoire… et reprendre sa progression vers l’amont.

Lorsque je le recherche de la berge, le voir apparaître du dessous des berges concaves et se saisir de ma mouche constitue pour moi une grande émotion.

Par contre, les chances diminuent si on le loupe lors de la première atttaque. Il se cale ou disparaît souvent accompagné d’un ou de deux congénères de taille similaire qui devaient se tenir invisibles eux aussi.

Il se tient également et heureusement pour nous moucheurs sur les fins de pools avant l’accélération du radier.

pêche à la moucheIl est alors beaucoup plus mordeur d’après ce que j’ai pu constater. Peut-être que comme beaucoup de migrateurs, il est plus agressif lorsqu’il se déplace et qu’il s’arrête à découvert après avoir franchi un courant plus rapide pour se reposer un moment.

Il se tient en petit groupes de 5 à 8 individus à la périphérie des bancs de plusieurs dizaines d’ombles arctiques ou de malma guettant les oeufs des saumons gorbuschas découverts par les pontes successives. Ce comportement permet d’éviter l’apparition de champignons pouvant compromettre les pontes ou leurs futurs alevins.

Les queues de chaque pool ne sont qu’une énorme frayère où des dizaines de saumons s’accouplent, avant de se laisser porter par le courant, épuisés.

Je pêchais le kundja à vue grâce aux beaux liserés blancs qu’il porte sur les nageoires pectorales, pelviennes et anale. Elles sont souvent le seul indice de sa présence sur le substrat.

Une après-midi, nous découvrîmes enfin après plusieurs heures de prospection un groupe de plusieurs dizaines de kundjas montés sur un affluent peu profond de la rivière mère et signalé par Evgenyi, le guide russe, qui les avait pêchés sans succès le matin même. Ils semblaient être tout aussi apathiques lorsque nous les tentâmes.

Cependant, en laissant couler le zonker en dérive inerte et en l’animant par une tirée verticale, les poissons réagirent et les attaques s’intensifièrent, certains kundjas venant chercher le streamer dès les premières secondes de son immersion.

A la touche dans un courant soutenu, son premier démarrage est puissant; il fait chanter le moulinet et tient le fond en donnant des coups de tête sourds. Puis c’est la fuite en oblique aval puis en décrivant un arc de cercle vers l’amont. La lutte est dure et oblige parfois à le suivre en évitant qu’il ne parte vers la fin de pool dans le radier.

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Un kundja d’automne Okhotsk

Il est possible de le prendre en sèche avec des bombers, des « tundra rat » ou toute autre imitation de petit raton laveur.
Pour cela, il faut peu de profondeur, des eaux très claires pour le repérer et du sang froid au ferrage !

Le sillage qui se forme derrière l’imitation accélère les montées d’adrénaline. Les saumons keta et silver se prennent eux aussi fort bien à ce petit jeu.

Son avenir est incertain comme pour les autres espèces de salmonidés.
En effet, la pêche commerciale et le braconnage dans les zones estuariennes tuent de nombreux poissons pris accidentellement dans les filets destinés aux saumons kisutch et keta.
La pêche des géniteurs de ces espèces vise à prélever leurs oeufs et à les vendre comme caviar rouge. J’ai pu voir les carcasses de plusieurs centaines de poissons pêchés par des braconniers sur leurs frayères pourrir lors de précédents voyages. La Russie connaît malheureusement le pillage de ses ressources halieutiques par des bandes organisées.

Les populations autochtones sont elles aussi sollicitées pour en prélever davantage et les contrôles, vu l’étendue des territoires, reste très faible.

Certains bassins fluviaux voient ainsi baisser rapidement leurs stocks de reproducteurs.

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Le premier kundja du séjour

La mer d’Okhotsk et la péninsule du Kamchatcka possède des gisements de pétrole, de minerais rares et recherchés tels que le platine, l’or ,le tungstène.

On peut extraire 50 g d’or pour 1 m3 … Compte tenu de la conjoncture et de la demande croissante en hydrocarbures, on peut penser qu’ils seront peut-être un jour prochain exploités et songer aux changements provoqués sur ces écosystèmes vulnérables avec l’exploitation offshore.
Les forêts russes sont aussi convoitées. Leur exploitation contribue à la destruction des zones de fraie et de grossissement de ces espèces.

Matériel à emporter

Le matériel de pêche doit être robuste; deux cannes pour soie de 7/8 sont l’idéal si l’on vient à casser ou à perdre un élément comme cela m’est arrivé.

Une canne plus légère permet de s’amuser. Je ne voyage qu’avec des cannes en 4 ou 5 brins de façon à ne jamais m’en séparer durant les transports.

Un moulinet avec deux bobines fera l’affaire muni d’un frein fiable.
Du fil jusqu’au 18/100 est nécessaire ainsi qu’une pince à clamper pour décrocher les mouches des mâchoires de ces poissons si vigoureux au risque de se retrouver avec un streamer fiché dans les doigts ou mordu par les dents des poissons.

J’utilise un gant qui me permet de saisir fermement les poissons les plus gros par la queue. Une moustiquaire de visage peut rendre service , prévoir des lotions efficaces contre les moustiques;On trouve des produits sur place, américains ou russes.

Du fusible ou un assortiment de chevrotines est très utile également pour trouver la bonne hauteur de dérive en noyée.

Comment s’y rendre ?

L’agence russe Vulkan tours (www.kamchattour.com) est très professionnelle et peut organiser différents séjours comme par exemple la pêche du saumon king fin juin début juillet. Peu de pêcheurs français pour le moment mais beaucoup d’américains , de japonais et de scandinaves.

Il faut compter 1800 dollars pour une semaine et environ 1 000 euros pour le transport aérien. Un visa est nécessaire pour entrer en Russie ; il faut compter 80 euros environ. Bien penser aussi à ne pas dépasser le poids de bagages autorisé sinon le kilo supplémentaire est facturé 15 euros.

Les vols intérieurs ont souvent du retard et cela peut poser des difficultés pour les correspondances. En été, il y a deux vols par semaine pour Petropavlosk depuis Moscou. Il faut changer d’aéroport et récupérer ses bagages puis prendre la navette gratuite si on en a le temps.

En volant vers l’ouest, au retour, je suis toujours fasciné par les immenses territoires de la Sibérie orientale, pendant plusieurs heures ce ne sont que forêts, rivières, chaînes de montagnes sans aucune trace de routes ni de villes…

Beaucoup de terres encore préservées… Jusqu’à quand ?

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